Intro - Les Landes martyrisées, vers une mutation?...
Notre Forêt… le triangle landais tel que le décrivit le magistral écrivain landais Bernard Manciet ; celle qui s’élance de la Pointe de Grave aux coteaux de l’Armagnac jusqu’à l’embouchure de l’Adour. Celle, usagère de La Teste utilisée par les romains pour en extraire la résine ; celle magnifiée par Napoléon III qui en fit une ressource en place et lieu des sables et des marais nauséabonds;
Notre forêt est aujourd’hui en piteux état. 2 ouragans en 9 ans, la crise économique en sus.
Bénédicte Boyrie-Fénié, docteur en géographie historique, spécialiste de toponymie, landaise amoureuse des Landes et son histoire, donnait récemment une conférence à Labouheyre sur le thème « Félix Arnaudin » premier ethnologue français.
Elle y exprimait sa crainte de voir disparaître le paysage forestier landais tel que nous le connaissions avant le cyclone Klaus. Félix Arnaudin avait compris la mutation de la Grande Lande à son époque ; il avait photographié les derniers bergers échassiers, collecté des chants, des poèmes, des histoires…
Beaucoup « d’aventuriers » attirés par l’espace sans en connaître les spécificités aspirent à une transformation de notre forêt en vastes champs qu’ils veulent dédiés à la culture intensive ou en aires de gigantesques éoliennes. Ils sont allemands, hollandais, belges, venus aussi du nord de la France, attirés par des terres qu’ils considèrent depuis les attaques de la nature, peu chères. Bénédicte Boyrie-Fénié cite la destruction d’un « parc » plusieurs fois centenaire par des néerlandais qui n’y voyaient qu’une gêne à leur entreprise.
Beaucoup de ceux qui en vivent, beaucoup de ceux qui la pratiquent, beaucoup de ceux qui l’aiment ne comprennent plus l’abandon de nos dirigeants à l’heure des discours à tout va écologiques, de développements durables, de puits de carbone. Bla-bla-bla…
Notre forêt est en piteux état, les hommes qui y vivent aussi.
Assistons-nous à l’hallali d’une forêt dont l’arbre, le pin, est l’essence indigène de notre région, le poumon d'une économie régionale alliée à de formidables espaces?
Dans quelques jours, et parce que nos dirigeants sont devenus sourds à nos requêtes, la grogne s’exprimera en blocages des axes, unifiant au-delà des dissensions sociales ou politiques, ouvriers, bûcherons, sylviculteurs, élus de la République ou même simples amoureux de notre forêt.
Un grand merci au dessinateur de presse, le landais Lasserpe. Ses dessins de tempête n'avaient peu ou pas intéressé les rédactions parisiennes. www.lasserpe.blogsudouest.com